La décarbonation d’ArcelorMittal en France : 3 voies vers la neutralité carbone

ArcelorMittal prend sa part dans la lutte contre le changement climatique et s’est fixé un double objectif : réduire ses émissions de CO2 de 35 % en Europe et 25 % au niveau mondial en 2030 ; et atteindre la neutralité carbone mondiale en 2050.

Pour cela, ArcelorMittal va révolutionner en profondeur la façon de transformer l’acier, autour de 3 voies :

  • L’augmentation du recyclage d’acier : à terme, un kilo d’acier produit par ArcelorMittal en France contiendra jusqu’à 25 % d’acier recyclé
  • Le développement de la voie innovante du DRI, pour produire de l’acier sans charbon grâce à l’hydrogène
  • La séquestration et la réutilisation du CO2 résiduel (CCS/CCU).

En France, ArcelorMittal réduira ses émissions de CO2 de près de 40 % d’ici 2030.

Démarrage du pilote industriel « 3D » de captage de CO2 à Dunkerque

Le pilote industriel « 3D », qui vise à démontrer un procédé innovant de captage du CO2 issu d’activités industrielles, a démarré sur le site ArcelorMittal de Dunkerque. Soutenu par l’Union Européenne dans le cadre du programme de Recherche et d’Innovation Horizon 2020, ce projet vise à valider des solutions techniques reproductibles de captage et de stockage du CO2. Le projet « 3D », piloté par un consortium comprenant notamment ArcelorMittal, Axens, IFP Energies nouvelles (IFPEN) et TotalEnergies, constitue une étape majeure pour permettre de décarboner les industries fortement émettrices de CO2, comme la production d’acier.

Dernière étape avant le déploiement à l’échelle industrielle

L’enjeu de la recherche sur le captage du CO2 est de rendre les procédés plus compétitifs et moins énergivores. Ce pilote industriel doit permettre de vérifier les performances du procédé de captage de CO2 DMX™, développé dans les laboratoires d’IFPEN depuis plus de 10 ans.

Le projet a été lancé en mai 2019 et la construction du démonstrateur a débuté en 2020, supervisée par Axens. En décembre dernier, les principaux modules du pilote, dont une tour de 22 mètres de hauteur, ont été livrés et montés sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque. Les phases de construction et de connexion du pilote à l’usine viennent de s’achever, permettant désormais le démarrage de l’unité.

Cette démonstration, qui doit durer 12 à 18 mois, est la dernière étape avant le déploiement de la technologie à l’échelle industrielle.

Démontrer les performances sur des fumées industrielles

Cette installation de captage du CO2 va traiter les gaz issus de la production d’acier d'ArcelorMittal à Dunkerque : elle doit démontrer l’efficacité du procédé à capter le CO2 en le séparant des autres fumées. Dans le cadre de cette étape de démonstration, l’installation captera 0,5 tonne de CO2 par heure, soit plus de 4 000 tonnes par an.

Les gaz circulent d’abord dans deux colonnes de 20 mètres de hauteur à travers un solvant chimique dit « démixant », qui sépare le CO2 et le capte : ce solvant est au cœur de la technologie démontrée pour ses propriétés d’efficacité, d’économie d’énergie, de compétitivité et de durabilité. Une troisième colonne dite de « régénération » permet de récupérer en fin de processus un CO2 purifié à plus de 90 %.

Transformer l’essai à Dunkerque

Le projet 3D prépare aussi les étapes qui suivront cette démonstration en vue du déploiement de la technologie :

  • La préparation de l'implantation d'une première unité industrielle sur le site d'ArcelorMittal à Dunkerque, qui pourrait être opérationnelle à partir de 2025. Cette unité captera environ 125 tonnes de CO2 par heure, soit plus d'un million de tonnes de CO2 par an.
  • La conception du futur cluster européen Dunkerque-Mer du Nord, qui devrait être capable de capter, conditionner, transporter et stocker 10 millions de tonnes de CO2 par an et devrait être opérationnel à l'horizon 2035.

Le transport du CO2, par pipeline ou par bateau, doit permettre son stockage définitif dans d’anciens champs de gaz ou des aquifères salins profonds.

Douze partenaires engagés dans la transition énergétique

Le captage et stockage du CO2 est un levier essentiel pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le réchauffement climatique. Le projet 3D regroupe douze partenaires de la recherche et de l'industrie de six pays européens : ArcelorMittal, IFP Energies nouvelles, Axens, TotalEnergies et sa filiale Greenflex, ETH, DTU, Air Products, John Cockerill, Gassco, Brevik Engineering et Uetikon. Le projet compte également deux sponsors : Suez et Lhoist.

Chiffres clés du projet « 3D » :

  • Lancement du projet : mai 2019
  • Durée : 48 mois
  • Coûts éligibles estimés 19,2 M€
  • Financement de l’Union Européenne : 14,7 M€

Texte :
ArcelorMittal France

Photos :
ArcelorMittal